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1 :: 23:25 :: 18/09/08 :: copainsdac
La cueillette …

des Champignons!

La cueillette …

Des Champignons!






Ce matin, le soleil est bien orange, et si beau lorsqu'il s'élève derrière Naucelle à L'Est pour notre petit village. Se dessinent en lui les formes de la petite ville, son long et beau clocher fin, unique avec ces cette flèche qui semble vouloir rejoindre sans fin le firmament. Tout n'est qu'ombres chinoises, les arbres se dessinent aussi dans ce bel orange vif, tout est magnifique à voir. La campagne prend également une belle couleur, tout se réveille, dans les villages, un peu partout, les chiens aboient, les vaches brament, les veaux ont faim et se manifestent, il est l'heure de remettre en route ces vies momentanément plongées dans ce salutaire repos de la nuit.



Je vois encore, au loin dans les champs, se sentant seuls, et encore à l'abri des hommes, des petits lapins qui jouent, le lièvre qui traverse à grands sauts ces espaces dangereux pour aller s'abriter sûrement dans un vieux tronc d'arbre de la forêt, où il restera à l'abri jusqu'au soir suivant. Deux petits faons, jouent encore à la lisière du bois, la maman apparaît, elle semble les rappeler à l'ordre, et en quelques derniers sauts maladroits, ils disparaissent.

Les coqs se remettent à chanter, pour quelques poules paresseuses peut être, car j'entends tout de même déjà les "caquètements" de celles qui viennent de se délivrer de leur oeuf.

Les chiens jappent, un peu partout, l'un sûrement heureux de revoir enfin son maître, après cette longue nuit, l'autre parce que son collègue est venu, trop curieux sur ces terres,pour y faire ses marques, l'autre encore qui essaie de séduire enfin et d'attirer l'attention de la belle chienne du voisin qu'il a repérée, d'autres sont entrain de rabattre ou calmer les bêtes dans l'étable, pour les obliger à retrouver leur place à la crèche ( la grùpia) après avoir été boire à la cuve. Lorsque les veaux auront tété, les mères les plus rebelles seront habillées de leur cloche, et libérées ensuite de leur chaîne et sortiront pâturer dans les près.




L'herbe est mouillée, mais le soleil en montant, va réchauffer encore l'air, et sécher tout cela.

Une fois tout terminé dans l'étable, les deux vantaux du grand portail de la grange, s'ouvrent, le soleil vient en inonder l'entrée, les vaches meuglent et trépignent d'impatience, c'est souvent là qu'en passant derrière elles, pour aller les détacher, on se prend un coup de pied et quelque fois un coup de corne parce que cela ne va pas assez vite. Aussi papa, maman, notre domestique, moi bien sûr, mais la peur au ventre, car je déteste ce moment, je suis plus petite qu'elles, et j'en ai pris des coups de pied, très douloureux, et il ne fallait surtout pas se plaindre, juste frotter fort l'endroit atteint et partir quand même. Le bruit des chaînes qui tombent excite encore plus celles toujours attachées et leur queue frappe les flans d'énervement.





Mais me voilà enfin partie, avec mon petit troupeau de vaches, mes chiens qui me suivent partout, le petit chiot dans un panier pendu à mon bras, enfermé dans un lainage, car il tëtera dans le champ, sa maman au repos.

Nous partons bien décidés, vers notre Pied Bouyssou, champ en bordure des bois, mais nous longeons sans cesse des forêts de chênes ou de châtaigniers pleins de leurs fruits, pas encore tombés, ce n'est plus très loin, tous ces arbres sont grandioses et magnifiques, et tellement vieux.. La voisine, va venir avec ses cochons sous les chênes pour qu'ils y mangent les glands, les nôtres, trois superbes chênes sont dans le pré du "sol" et ils restent donc là sans réelle surveillance. Ils font à eux seuls un vrai nettoyage et labour, car ils vont fouiller la terre avec leur groin et la soulever pour y manger les vers et autres larves planquées dessous.


Dans d'autres champs en bord de lisière, ce sont les sangliers qui sont passés avant nous, et le bord du champ est labouré chaque jour par ces bêtes qu'il ne vaut mieux pas surprendre.

Nous nous enfonçons tout doucement dans le creux de notre vallée, à la fourche de deux chemins, les bêtes empruntent le bon chemin, à droit, très accidenté, avec le temps elles ont mémorisé, et nous continuons, elles vont plus vite en s'approchant du pâturage, la faim les tenaille, le foin du matin, donné pour les faire patienter durant la traite ou la tétée, semble être déjà loin, dans ces estomacs à rallonges, car elles en ont plusieurs, quatre il me semble. Elles terminent même au pas de course, et les jours qui précèdent les orages, elles s'emballent et sautent en faisant des sortes de ruades avec les pattes arrières, la queue dressée, à se demander toujours comment de telles masses peuvent faire une gymnastique pareille, elles se cornent aussi, il vaut mieux ne pas être trop près, et laisser passer ce moment "électrique", car c'est comme si une décharge leur était tombée dessus, surprenant.




Lorsqu'elles sont bien occupées à brouter, je mets à l'abri ma Perline et son petit chiot affamé aussi, et j'embarque mes autres chiens dans les bois, à la recherche des champignons. Je ramasse également, en me dirigeant vers ces touffes d'herbe d'un vert plus foncé, les nombreux rosés, ou psalliotes, champignons de couche ou de Paris pour les gens de la ville.

Puis je traverse le champ, en direction du bois, et j'écrase au passe quelques vesse-de-loup, champignons inconsommables, mais à la fin de l'été, elles sont pleines d'une poudre noire qui se propage en nuage si on les écrase, je crois que nous l'avons tous fait.



Là, à notre entrée, détale des bêtes sauvages, des bébés lapins qui se croyaient tranquille, je vois un chevreuil qui dévale, le bois, à toute vitesse et grands sauts gracieux et magnifiques, par-dessus les fougères, des oiseaux qui sortent des taillis, et l'écureuil, presque le dernier, qui grimpe et saute d'arbre en arbre pour mettre une distance.

Les oiseaux se sont arrêtés subitement, mais ne voyant en moi aucun danger, ils ont repris leur chants et activités en me surveillant sûrement du coin de l'œil.

Moi je suis bien trop occupée déjà à chercher le moindre chapeau, la moindre couleur ou parfum de mes champignons.

A l'aide de mon bâton, je soulève délicatement les feuilles aux pieds des arbres, près des branches mortes aussi, car je viens d'apercevoir deux cèpes, ou bolet bai, et des plus petits sont tout près, maman met ces derniers dans le vinaigre après une préparation et ils accompagnent les mets, toute l'année, comme les cornichons. Le parfum qu'il se dégage de ces champignons est extraordinaire et vous inocule à vie, le besoin d'aller à leur recherche. Avec lui, vient cette paix, cette ambiance sauvage et mystérieuse, on se sent projeté dans un autre univers où tout le reste disparaît, c'est la vraie déconnexion, où l'esprit s'évade et s'envole.

Des girolles ou chanterelles m'attendent plus loin, avec leur beau chapeau cabossé, jaune orangé, à la tige plus ou moins biscornue, il y a aussi dans tout cela, l'amanite phalloïde, couleur crème, belle et pourtant bien menaçante et dangereuse, je crois surtout parce qu'elle fait plus planer que mourir, les hommes n'ont jamais su se modérer mais vivre toujours en taquinant la mort.

Sur le bas de certains vieux arbres s'accrochent et grimpent année après année, si un bâton n'est pas venu briser leur évolution, des polypores, sorte de grosses omelettes, marrons aux bords légèrement jaunes, elles sont ventousées à l'écorce, un autre d'aspect différent, mais même envahisseur, la fistuline , bicolore, plus orangée dessus et en grosse masse, qui doivent prendre de l'énergie à l'arbre pour se nourrir , je ne ramasse pas tout ce que je vois, mon peu de connaissances me l'interdit , car j'ai le souvenir, plus petite encore, en âge, de l'empoisonnement d'une famille de voisins tout proche, le médecin a passé beaucoup de temps à leur faire vomir ce qui les tuait insidieusement, sans savoir s'il y réussirait. Je suis restée marqué pour toujours.



Mon panier contenait déjà suffisamment de champignons pour satisfaire tout le monde et faire au moins deux délicieux repas, surtout ces omelettes baveuses aux cèpes ou girolles sautées, sur lesquelles ensuite du persil frais et de l'ail coupé menu aura été posé, un pur bonheur.

Je remonte tout doucement, la pente de mes bois, car cela grimpe, j'entends le son des cloches de mes vaches, qui y résonne, je sors enfin, l'air est totalement différent, au-dedans c'est un mélange d'humidité de bois mort qui moisi, et les différents parfums des arbres, des champignons, des feuilles qui pourrissent, s'y ajoute et si mêle harmonieusement, là, au dehors, c'est l'air plus doux, plus chaud, le parfum de l'herbe piétinée et broyée dans ces mâchoires qui la coupe et la mange. Dedans le soleil, déjà moins fort, a du mal à transmettre sa chaleur, il offre juste ses rayons dont les faisceaux tombent comme un rideau c'est si beau, il habille ainsi la forêt de magnifiques voiles qu'il jette généreusement sur elle.



A mon apparition, mes gentilles vaches tournent leur tête dans ma direction, et curieuse ne me quitte pas des yeux, jusqu'à l'endroit où Perline est cachée avec son petit chiot. Il l'a enfin laissé tranquille et dort, cette attendrissante petite boule, à peine plus grosse que mon poing, son petit ventre déformé, il a tété tout son saoul, les quatre pattes en l'air, il dort en geignant de plaisir par moment dans son sommeil profond.

Les vaches se sont remises à brouter, le soleil est bien plus haut et réchauffe cette air, déjà bien plus frais les matins.

Je m'assois après avoir étendu un sac de jute sur l'herbe, mes compagnons les chiens, en font de même tout autour, et s'allongent. Je sors mon cahier, où je dessine tout ce que je vois, là ce seront les feuilles de châtaigniers que j'ai ramassé, ainsi que les plus jolis champignons de mon panier, puis viendra vite l'heure de rentrer, midi sonnera à tous les clochers des villages de la vallée.



Papa adore aller cueillir les champignons, je crois qu'il sera heureux de voir ma petite récolte, demain matin, tôt, il lui prendra l'envie d'aller en chercher, j'en suis sûre...
copainsdac

Les articles présentés dans ces archives couvrent 12 ans d'actualité naucelloise. C'est une contribution importante à la mémoire du village aveyronnais de Naucelle.Le contenu - textes et images - a été élaboré par André Bec et moi-même, avec un part prépondérante du premier cité depuis quelques années.

Le systéme dynamique de gestion de contenu, qui avait prévu l'archivage dés l'origine, a été imaginé et créé par mes soins, je l'ai programmé en languages PHP, CSS avec un peu de JavaScript.
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Quant au nouveau naucelle.com,il bénéficie donc de la toute nouvelle version du Chant de l'Alouette (version 6) ,J'ai choisi ce nom car mon systéme est léger et nâtivement francophone. Deux choses assez rares.Cela me prend du temps, mais au moins, même si ce n'est pas le Pérou, j'ai la satisfaction de pouvoir proposer des sites sans dupliquer WordPress and Co

Hubert Plisson
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